Paul n’aura jamais cessé de dire que ce ne sont pas nos bonnes œuvres qui nous valent d’être sauvés par Dieu. Ce serait inverser la vapeur et renier la passion gracieuse de Jésus qui nous vaut d’être sauvés par pure grâce. Ce serait anéantir la joie de l’Evangile, la bonne Nouvelle de Dieu qui fait grâce aux pécheurs, moyennant la foi.
Paradoxe des manières de se situer. Se croire juste permet au pharisien de se regarder lui-même, se trouvant beau aux yeux de Dieu ; il ne demande rien et n’obtient rien. Le ‘collabo’ de service sait au moins qu’il n’a pas grand-chose à son actif : il demande pitié, sachant que s’il l’obtient, ce sera par pure grâce. Le voici justifié !
Dieu aime les pauvres, car ils ne se la jouent pas. Le Christ a donné sa vie pour tout homme pécheur, et le Royaume de Dieu s’est approché depuis vingt siècles. Mais il n’est là, entièrement disponible, que pour ceux qui l’accueillent, les veuves d’époux ou les orphelins de père (comme Marie et Jésus une fois Joseph décédé), bref les pauvres qui accueillent l’Esprit de la nouvelle Alliance comme Dieu le donne. Hum ! Il ne faudrait pas que la parabole de Jésus au sujet du pharisien qui paye la dîme empêche quiconque de participer au Denier de l’Eglise…
P. Antoine Baron