Le pape François aime à citer Léon Bloy. Brillant polémiste trempant sa plume dans le vitriol, il aurait posé la question suivante : l’Eucharistie consiste-t-elle à consommer chaque Dimanche, comme des ayants-droit, un petit bout de Bon Dieu sous la forme d’une grosse miette de pain ?
Ne s’agit-il pas plutôt d’entrer à plein cœur dans l’action de grâce ? Faire mémoire avec reconnaissance de la guérison baptismale qui nous a fait entrer dans la liberté des enfants de Dieu avec Jésus ressuscité ? Nous offrir, avec le Christ qui s’offre à son Père pour le salut du monde ? Porter chacun la prière de l’Eglise qui intercède pour les pécheurs ?
Bien plantés dans la résurrection du Seigneur, comme un arbre enraciné au creux des eaux de la mer (cf. Dimanche dernier), ce fruit de louange qu’est notre Merci à Jésus glorifie le Père dans la communion de l’Esprit qui anime l’Eglise. Dans la société contemporaine, ne sommes- nous pas des « étrangers domiciliés », des migrants ?
Comme Naaman qui emporte un peu de terre sainte, certains vont même jusqu’à participer à l’Eucharistie en semaine, à prendre un temps d’adoration eucharistique, à chanter la Liturgie des heures (Laudes ou Vêpres), ou encore à participer au Denier de l’Eglise. Dieu soit loué pour la liberté et la joie qu’il nous donne !
P. Antoine Baron