Celui-là ! Il faudrait ne pas enseigner les peuples au nom de « Celui-là » ? Voilà vingt siècles que l’Eglise des Apôtres transgresse l’interdit des grands prêtres. Et la pêche n’a pas cessé d’être miraculeuse ! Le sang du Crucifié retombe sur ses assassins, Juifs ou païens, et sur leurs enfants, tant que Jérusalem et le monde entier se refusent à entendre que la conversion leur offerte. Mais les disciples, eux, sont tout joyeux d’être jugés dignes de partager l’humiliation de leur maître.
Dans la gloire du terme ultime (l’Apocalypse en est la « révélation » : apocalupsis veut dire dévoilement), des myriades d’anges et d’hommes se prosternent, dans une louange absolument universelle et cosmique. Ils adorent « Celui-là » qui fait UN avec son Père, siégeant ensemble sur le Trône de gloire qu’est l’Esprit Saint. L’Amour dont chacun est aimé est infini par rapport à celui que nous saurions rendre en retour. Au lieu d’être une tristesse, c’est une joie : je suis aimé !
Aimé, je le suis ! Pas plus à la mesure de mes élans que de mes reniements, mais à l’infinie démesure de la charité que Dieu me porte, à moi comme à tous, à Simon-Pierre comme à chacun des disciples que Jésus aime. Mais il m’appartient désormais de consentir à être conduit par un autre que moi, pour aller où je ne voudrais pas aller : à la Vie plus forte que la mort !
P. Antoine Baron