Que le mot ne fasse peur à personne ! Il veut seulement dire que la Parole de Dieu est un véritable sacrement primordial. En son Verbe, par qui et pour qui il a créé les mondes (cf. Hé 1, 1-2), Dieu a adressé sa Parole aux hommes ! Et le Verbe s’est fait chair (Jn 1, 14a) : la Parole de Dieu s’est faite homme, définitivement, en Jésus, Messie d’Israël et lumière des nations. La Parole de Dieu est émise pour que, entrant en dialogue avec Dieu, nous puissions lui répondre comme des interlocuteurs, quasiment à parité. A quelle noblesse et dignité ne sommes-nous pas élevés ? Par choix de Dieu.
Le Verbe de Dieu s’est livré aux hommes, abaissé au point d’être rédigé par Israël dans les saintes Ecritures, Ancien et Nouveau Testaments, pour qu’on ne puisse la réinventer à notre sauce. Dans la célébration de la Parole, il ne s’agit pas tant de ‘faire la lecture » que de ‘proclamer la Parole de Dieu’ – fort et lentement – afin de la servir à nos frères de manière intelligible et digeste, en étant à notre tour des « serviteurs de la Parole » (Lc 1, 2c).
A la messe, la liturgie de la Parole est indissociable de la liturgie sacrificielle de l’Eucharistie. Communier au Christ qui se livre sous la forme du Pain, c’est d’abord communier au Christ qui se partage en manducation de la Parole. Sinon, c’est comme si on était un invité retardataire qui se jette devant tout le monde sur le dessert ! La présence réelle du Christ dans sa Parole proclamée est donc une nourriture sacramentelle : Jésus en personne, en qui toutes les Ecritures s’accomplissent… aujourd’hui !
P. Antoine Baron