La parabole de Jésus sur le Royaume des Cieux nous stimule en ce temps de confinement. Notre vie ne s’arrête pas à l’horizon de notre terre. Nous ne sommes pas faits pour rester confinés sur la terre. Pourtant certains veulent croire que le paradigme de la santé est au-dessus de la perspective de la résurrection. Nos évêques protestent face à l’interdiction d’accueillir les paroissiens à la messe. « Heureux les invités au repas du Seigneur ! », annonce le prêtre. Les fidèles présents à la messe comme ceux qui n’ont pas encore découvert le chemin de la communion eucharistique, tous sont invités ! « Revenez à la messe », disent les prêtres aux fidèles. « Laissez-nous célébrer la messe », disent les évêques au Président de la République et à son gouvernement. Et vous les insouciants, les endormis qui vous contentez de remettre à demain la prise en main de votre vie, Jésus vous dit qu’il va revenir sans vous prévenir. Alors, serez-vous prêts à entrer dans son Royaume ?
Notre monde, gouverné par le paradigme de la santé et du nombre de lits occupés par les malades du Covid 19, a oublié le sens profond de la vie humaine. Qu’en est-il d’une vie sociale et économique ? D’une vie relationnelle et psychologique ? D’une vie morale et spirituelle ? L’homme n’a-t-il pas droit à vivre toutes les dimensions de son humanité ?
Bien sûr, soignons les malades ! Et veillons sur ceux qui sont près de la mort ! Mais, aussi, ouvrons notre vie, notre âme à Dieu et découvrons la puissance de l’Amour divin que Jésus nous a donné. Il vient nous demander chaque soir : comment as-tu vécu ta journée avec tout l’amour que j’ai mis en toi ?
Il viendra à la fin de notre vie, au jour de notre passage vers son Royaume, et il nous dira : « Viens » !
Alors il nous faudra avoir encore de l’huile dans notre lampe. Cette huile, c’est tout ce que nous avons vécu dans l’Amour de Dieu et du prochain, c’est tout le don de nous-mêmes pour enrichir le Royaume de Dieu de notre humanité aimante, vertueuse et signe d’espérance pour ceux qui voient l’horizon de leur vie fade, sans but et sont épuisés par tant d’épreuves, de maladies, de chômage, de pauvreté de rejets ou de persécutions et mises à mort.
En ce 3 novembre, nous avons fêté Saint Martin de Porrès. « Né d’un père inconnu » dit le registre de son baptême et d’une mère, esclave affranchie, il a rempli sa lampe de tant d’attention aux plus pauvres, tout en ne faisant pas de différence entre les riches et les pauvres, les noirs, les métis, les blancs, les esclaves et les hommes ou femmes libres.
« Martin de la charité » ou « Martin de la compassion » ce petit enfant a sur dépasser les épreuves de sa vie par le don de lui-même. C’est ce don de soi qui élève notre humanité vers le Royaume des Cieux.
Restons prévoyants, entretenons la flamme de l’Amour de Dieu en nous, élevons notre âme vers Jésus. Il est présent dans l’Eucharistie, dans nos frères et sœurs de notre communauté et en ceux que le Seigneur met sur notre chemin.
Bon chemin et bonne arrivée dans le Royaume des Cieux !
Père Xavier Ley